Rituel pour la fin d’automne, comme au temps des morts glorifiés
Cortège qui passe, les gens s’étonnent de voir le chagrin parader
De l’herbe et des souliers miroirs devant les pierres aux noms gravés
Une pluie froide, un long couloir qui nous promet l’éternité
Passez les voir, passez les voir, ceux qui ont disparu
Qui se baladent dans les mémoires et s’en retournent de n’être plus
Les noms perdus, les amours déçus d’absences
Le temps qui passe les a fait taire et leur silence est cru
Plus de rires, plus d’intimes guerres, un bout d’humanité s’est tu
Et les vaincus marchent en habit du dimanche
Bouquet de fleurs, on va sans rire, foulant les lots de vies brisées
Des fleurs, mais à qui les offrir ? Qu’en sauront les cœurs trépassés ?
Aux émois tempêtent les soupirs et les souvenirs ressassés
Sans doute leurs âmes vont ressurgir au désert de la nuit tombée
Passez les voir, passez les voir, ceux qui ont disparu
Qui se baladent dans les mémoires et s’en retournent de n’être plus
Les noms perdus, les amours déçus d’absences
Tous ces départs involontaires, ont-ils au moins un but ?
On s’en retourne à la poussière pour mieux remonter à Jésus
Est-il exclu, qu’ici-bas, tout recommence ?
Un frisson, porté par le vent, annonce les anciens vivants
Ceux, dont l’âme n’est pas poussière, qui évitent simplement la lumière
Ils sont des millions, des milliards, en cortège au soir de novembre
En fête à la funèbre foire, des fantômes qui nous ressemblent
Passez les voir, passez les voir, les gentils, les pendus
Les enfants qui s’endorment le soir sans savoir qu’ils n’existent plus
Les disparus, ceux qu’ont connus nos sens
Ils ont vidé les cimetières et planent dans les rues
S’agitent aux ombres des lampadaires pour montrer qu’ils sont revenus
Les noms perdus aux sincères désespérances.
A-t-on vécu ou est-ce après que tout commence?
Paroles & Musique: Stéphane Côté
3 Comments
Superbe !! ?
Le 13 septembre, Stéphane Côté doit venir chanter dans un endroit improbable, perdu au milieu des champs de betteraves : La Tête des Trains, à Tousson en Seine et Marne, du côté de Larchant, peint par Balthus et de Milly, habité par Cocteau.
Emouvant, magnifique ! MERCI pour ce bijou !