Savez-vous si les campeurs campent toujours tout le long du fleuve
Une voiture s’est arrêtée encore au milieu du village
J’entends bien son père qui crie juste avant qu’il pleuve
Il y a de l’eau qui frémit dans le bassin d’orage
Une photo punaisée d’un voyou à l’affût d’oxygène
Parti chercher, qui sait, l’écurie plus au sud.
Elle sera là demain si les camions reviennent.
A-t-elle gardé de quoi noyer sa solitude ?
S’échappe-t-elle, chaque nuit, de joie mal accoutumée ?
Elle doit m’avoir écrit ou mal écrit l’adresse.
Une gamine a gémi quand la foudre est tombée
Si j’ai la gare en mémoire, j’ai les wagons qui restent.
Parlez-moi d’elle encore
Dites-moi si j’y pense assez fort, si la pleurer suffit.
Parlez-moi d’elle encore
Qui va-t-elle aimer quand elle s’endort si la femme a failli ?
Comment savoir comment finit l’histoire ?
Je voudrais qu’elle soit triste et malgré tout savoir
L’aimer jusqu’où elle est.
La mère du convoyeur ne passera pas l’hiver.
La maison va changer, des peintres la repeignent.
Sur la table, parfois, on ajoute un couvert
Dans la chambre d’ami où si peu d’amis viennent.
Faut-il changer les draps, distrait, comme on fait d’habitude
Éteindre la lumière pour comprendre l’histoire ?
Le voyage était long, la saison sera rude
Pour les hommes fatigués qu’elle ne peut pas avoir.
S’en tape-t-elle, chaque nuit, au point de tout oublier ?
En fouillant les cabans d’amants qui s’abandonnent
Elle cherche en vain le vin qui pourrait la saouler
Dites-moi si j’aurais dû et si elle me pardonne.
Parlez-moi d’elle encore
Dites-moi si j’y pense assez fort, si la pleurer suffit.
Parlez-moi d’elle encore
Qui va-t-elle aimer quand elle s’endort, si la femme a failli ?
Parlez-moi d’elle encore
Dites-moi si j’y pense assez fort, si la pleurer suffit.
Parlez-moi d’elle encore
Qui va-t-elle aimer quand elle s’endort, si la femme a failli ?
Paroles & Musique: Philippe Lafontaine