D’abord on a pris ses enfants
On leur a défendu de l’appeler « maman »
Parce qu’elle est une femme
Et qu’elle en aime une autre
Et puis on l’a jetée dehors,
Bien sûr aux yeux de tous,
Elle avait tous les torts,
Parce qu’elle est une femme
Et qu’elle en aime une autre…
Des bataillons rangés de commères en ragots
Lui ont craché dessus, l’ont frappée dans le dos,
À coup de médisances et de sous-entendus.
Et les hommes insultés, au travers du mari
Ont aiguisés leurs dents et se sont faits pour lui
Cancaniers lamentables, en quête d’aboiements
Elle a fait le tour du malheur
Lapidée jusqu’au fond de la tête et du coeur,
Parce qu’elle est une femme
Et qu’elle en aime une autre…
Et tous ceux qui l’ont condamnée
Au travers de sa vie essaient de la blesser,
Parce qu’elle est une femme
Et qu’elle en aime une autre…
Lui, le mâle outragé dans sa virilité,
Exhibe sa rancoeur en toute liberté,
En réclamant vengeance, pour sauver son honneur.
Les autres, dans la rue, ont des regards geôliers,
Pour celle que l’on cloue au banc des accusés.
La ville intolérante allume ses bûchers.
Au pays des Ayatollahs
On l’aurait fusillée comme on le fait là-bas
Au nom de la normale
Religion ou morale.
Ici non plus, rien n’est gagné
Pour ces hommes et ces femmes qui n’ont pas trouvé
Même au pays de France, le droit de différence !
Paroles & Musique : Mannick