Barjac 3 août 2011, C’est un des jours « clé » du festival « Chansons de Parole ». Programmé ce soir-là : prénom Jean-Michel, nom Piton, vous connaissez ? La journée commence bien, petite rencontre inattendue au bistrot devant un p’tit noir, entre amis. Jean-Michel est stressé, certes, mais souriant, amène et séduisant (t’as d’beaux yeux tu sais, Xcuses mais il fallait le dire, c’est fait). Il lit l’article de la Marseillaise qui annonce son concert.
Le soir sur la scène du château, une grande scène pour un de nos très Grands ! Il n’y a rien de trop. Et là le spectacle commence et d’emblée on s’régale ! D’ailleurs Jean-Michel Piton le chante à tue tête « J’me régale » d’une belle voix forte qui emplit ce lieu grandiose, accompagné de ses musiciens, et c’est le coup d’envoi de près de deux heures d’un bonheur absolu.
Tantôt émouvant dans son ancien registre avec « La Gosse », « elle va pleurer la gosse, se faire deux ou trois bosses, s’écorcher les genoux … et la voila la gosse, qui n’est que plaies et bosses, qui plie sur ses genoux … », tantôt bouleversant avec une des chansons de son nouveau CD, « Petit Soldat » « … ces papas qui criaient maman, te ressemblaient étrangement, comme sont deux gouttes de sang… au cheptel qui part au mouroir, on dit le nom de l’abattoir, mais jamais celui du boucher », tantôt hilarant avec sa tirade époustouflante sur le ventre, qu’il n’a pas maigre, tellement bien ficelée qu’elle ferait presque regretter de ne pas être ventripotent.
Puis en vrac, je laisse aller mes souvenirs « les Mômes de Syracuse », « Rue Lepic », « C’est beau », « Ragounite », « En y étang », « Mon chou » ( le répertoire de Brassens, a mis de la sueur partout, ça mérite un bon coup d’sinsse, mon chou), « La fleur de l’enfant »(… est-ce Satan qui soutend ce qui se tend sous la soutane…), « Sans filet », « le Rideau de perles », « Au jardin des souvenirs » ( …au jardin des souvenirs quand nous serons dispersés, il faudra venir, avec le sourire, voir ou nous serons semés…)
et d’autres…
S’en suit un tonnerre d’applaudissements, qui se transforment vite en en une superbe standing ovation, le public du château est unanimement debout, et tape, et tape dans les mains. Ils en redemandent, Jean-Michel Piton revient plusieurs fois sur scène, mais cette fois il ne peut plus chanter. Il est visiblement broyé d’émotion, habité par un bonheur intense, son regard bleu chargé de belles larmes, c’est beau, qu’il ne cherche pas à dissimuler mais qu’il partage avec nous , les bras généreusement ouverts à son public..C’est la reconnaissance tant méritée de son travail de poète qui chante ses mots, et quels mots, ajustés, finement ciselés, de musicien qui bâtit ses mélodies et pas des moindres. Cette fin de concert restera un moment très privilégié dans ma mémoire et dans mon cœur, tant l’osmose émotionnelle entre Jean-Michel Piton et son public a été forte,
Et pour terminer sur une anecdote amusante de cette si belle soirée, je mentionnerai au milieu des applaudissements l’apparition d’une belle et immense banderole brandie dans le public, récupération d’une nappe en papier des tables près du chapiteau sur laquelle était gribouillé en grandes lettres au feutre noir « MON PITON »,
Merci Jean-Michel !
1 Comment
Vous êtes aussi agile avec les mots qu’avec les images Madame.
Bravo pour cet article et ses photos de ce grand Artiste qu’est Jean-Michel Piton.
Moi je suis une groupie de Piton! :0)